Lacour - Nicolas Victor
Numéro d’ordre : 15057 - Numéro de dossier : 70

Informations personnelles

Lieu de naissance : Montier-en-Der Marne (Haute)
Âge : 35 ans
Statut conjugal : Marié 1 enfant(s)
Domicile : Doulevant, Marne (Haute)
Profession : Docteur médecin
Type d’activité : Professions médicales
Secteur : Professions libérales

Décisions des commissions mixtes départementales et des commissions militaires de Paris

Décision de la commission mixte Marne (Haute) : Eloignement 7 ans

Observations en liste générale : Odieux propos envers le Chef de l'Etat. Chef du parti démagogique. A insulté toutes les autorités dans les journaux dont il était le collaborateur et le rédacteur. Fort dangereux et influent.
Motifs et observations dans l’État de la commission mixte : "Dans la fin de 1851, Grégoire dont les opinions socialistes étaient connues de tout le monde a dit à différents témoins qui en ont déposé qu'on lui avait confié un fusil et des cartouches en très grande quantité, qu'il en avait fait la remise, mais que si quelque chose arrivait le tout lui serait bientôt rendu avec son sac bien garni de munitions; que si la société dont il faisait partie pouvait atteindre à un certain norme de membres, elle pourrait tuer un nombre bien supérieur d'adversaires, tous étant bien déterminés. Que cette société comptait un grand nombre de membres; que pour en faire partie, il fallait simplement aller à Doulevent, donner sa signature. Il a dit publiquement qu'il était venu à Doulevent chez le sieur Lacour, que celui-ci lui avait fait apposer sa signature et lui aurait donné de l'argent.
A un autre témoin, qui lui demandait les motifs d'une absence, il répondit qu'il venait de chez le sieur Lacour, signer pour les rouges, pour aller en Californie. Il a dit plusieurs fois que le sieur Lacour l'excitait contre les familles riches du pays, qu'il l'engageait à commettre des atrocités contre ces personnes en vue du partage de leurs biens.
Grégoire, en évitant de se compromettre autant que possible a fait dans ses interrogatoires de nombreuses révélations. Il déclare qu'il a été l'objet de sollicitations de Lacour pour le faire entrer dans la société à laquelle il appartenait; qu'il avait quelquefois payé à boire à des individus pour les attacher à son parti.
Devant plusieurs témoins, Lacour a dit, s'adressant à Grégoire, qu'il se faisait fort de fournir des armes et des munitions à tous ceux de son parti pour exterminer les riches; que si parmi les siens quelques uns reculaient, on ferait feu sur eux; qu'il avait des hommes solides; qu'une insurrection éclaterait dans les premiers jours de mai, que les élections donneraient le signal; qu'on serait bien organisé et qu'on réussirait.
De l'ensemble des dépositions on peut conclure qu'une société secrète avait été organisée par Lacour dans l'intérêt du parti démagogique, et que Grégoire comme d'autres individus, n'était qu'un instrument dans les mains de ce meneur du canton de Doulevent.
Le 20 décembre 1851, Lacour excitait les électeurs à ne pas voter pour L. Napoléon qu'il appelait un gueux. Dans un lieu public, il s'écriait :""Ceux qui voteront pour Napoléon sont des cochons"".
Lacour. Antécédents. Signalé et bien connu comme le chef du parti démagogique dans ces cantons, par la propagande que ses fonctions de médecin lui rendaient facile, il a perdu le canton de Doulevent. Collaborateur et rédacteur de journaux démagogiques y attaquant et salissant toutes les autorités et toutes les choses respectables. Chef des plus dangereux et menaçant hautement de 1852, il a une grande influence.
Grégoire. Antécédents. Cerveau faible, rempli des idées et des espérances les plus subversives; croyant au partage des biens et en parlant hautement. Mais sous influence et peu dangereux par lui-même. Instrument entre les mains de Lacour et des meneurs du parti. (Haute-Marne. Décisions de la Commission mixte, SHD, 7 J 74)"

Grâces et commutations de peine

Grâce accordée par le chef de l’État :
Autorisé à rentrer à son domicile le 18/12/1852

Sources

Liste générale : Archives nationales F/7/*/2592 Dossiers de grâce : BB/22/142
Dossier de pension : Archives nationales F/15/4053