Notices individuelles
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Jouanne - Pierre
Numéro d’ordre : 14654 - Numéro de dossier : 32
Informations personnelles
Lieu de naissance : Saint-Marc-le-Blanc Ille-et-Vilaine
Âge : 35 ans
Statut conjugal : Marié
1 enfant(s)
Domicile : Saint-Marc-le-Blanc, Ille-et-Vilaine
Profession : Tailleur de pierres
Type d’activité : Taille des pierres
Secteur : Industrie
Antécédents : 1850, 50 frs d'amende, confiscation d'un fusil, délit de chasse.
Décisions des commissions mixtes départementales et des commissions militaires de Paris
Décision de la commission mixte Vienne : Algérie moins
Transporté en Algérie à Alger, province : Alger
Observations en liste générale : Procès-verbal du département de la Vienne. Se trouvait, le 26 janvier 1852, avec deux ouvriers de ses amis dans un cabaret de Céaux, où ils disaient hautement, en se plaignant de la modicité de leurs salaires, qu'avant 6 mois, les entrepreneurs paieraient bien davantage; que le règne de Robespierre allait venir, qu'il faudrait 6 mois de guillotine; que le couteau national marcherait alors et que les entrepreneurs y passeraient comme les autres. Ces odieux propos étaient tenus devant deux entrepreneurs de chemin de fer et un employé des ponts-et-chaussées
Motifs et observations dans l’État de la commission mixte : Le 26 janvier 1852 les 3 inculpés [Delaunay, Jouanne, Thibau] étaient à boire dans le cabaret du sieur Proust, commune de Céaux (Vienne) lorsque survinrent deux entrepreneurs de travaux du chemin de fer et un employé de l'administration des Ponts et Chaussées. Ils se plaignirent de la modicité de leur salaire de 2 francs par jour. Les entrepreneurs faisant observer que durant la mauvaise saison, ils ne pouvaient donner davantage, les inculpés prétendirent qu'à Paris en travaillant moins, ils gagnaient de 6 à 14 francs par jour. L'un d'eux déclara même que c'était à l'assaut qu'ils gagnaient tant d'argent et qu'ils étaient prêts à y retourner; s'il y en avait, ajoutaient-ils, une cinquantaine comme eux, ils feraient bien marcher les entrepreneurs ils leur feraient donner cinq francs par jour. Soyez tranquilles, reprenaient-ils, avant six mois vous paierez bien davantage. Le régime de Robespierre va venir, il nous faudra 6 mois de guillotine. Le couteau national marchera alors et vous y passerez comme les autres. L'un d'eux disait aussi que si Napoléon ne donnait pas à gagner 14 francs par jour, on le démolirait, qu'il ne devait pas tant faire le fier; qu'avant 6 mois le règne de Robespierre le mettrait à bas et qu'alors tout irait bien. Delaunay a pris la plus large part à cet entretien. Mais ses camarades applaudissaient. Jouanne avait commencé par insulter l'employé des Ponts et chaussées. Delaunay a déjà été condamné le 16 octobre 1847 à Angers à 4 mois d'emprisonnement pour délit de rébellion. Jouanne a été condamné à Fougères pour délit de chasse à 50 francs d'amende le 21 février 1850. Thibau s'est dérobé par la fuite aux poursuites de la justice. La gravité des propos, le mauvais esprit qu'ils trahissent rendent dangereux de laisser au milieu des chantiers des ouvriers disposés à faire cette propagande anarchique. (Département de la Vienne. Commission mixte instituée par la circulaire du gouvernement en date du 2 février 1852. Extraits des délibérations, SHD, 7 J 80)
Grâces et commutations de peine
Grâce accordée par le chef de l’État :
Surveillance le 29/09/1854
Sources
Liste générale : Archives nationales F/7/*/2591 Dossiers de grâce : BB/30/479 BB/22/181
Réalisation de la base de données : Jean-Claude Farcy ✝
Programmation web : Rosine Fry (2013) puis Morgane Valageas (2018)
Hébergement : LIR3S-UMR 7366 CNRS uB
Référence électronique : Jean-Claude Farcy, Rosine Fry, Poursuivis à la suite du coup d’État de décembre 1851, Centre Georges Chevrier -
(Université de Bourgogne/CNRS), [En ligne], mis en ligne le 27 août 2013 (adresse http://tristan.u-bourgogne.fr/Inculpes/WEB/1848_Index.html) puis le 20 juillet 2018,
URL : http://poursuivis-decembre-1851.fr/index.php