Poursuivis à la suite du coup d’État de décembre 1851

Notices individuelles

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Gabriel - Joseph Charles Gustave
Numéro d’ordre : 11372 - Numéro de dossier : 24

Informations personnelles

Lieu de naissance : Beaune Côte-d’Or
Âge : 41 ans
Statut conjugal : Célibataire
Domicile : Nuits, Côte-d’Or
Profession : Négociant en vins
Type d’activité : Négoce
Secteur : Commerce
Antécédents : Transporté de juin 1848, gracié le 19 décembre 1848.
Voir la fiche de cette personne dans la base des Inculpés de 1848

Décisions des commissions mixtes départementales et des commissions militaires de Paris

Décision de la commission mixte Côte-d’Or : Algérie moins
Transporté en Algérie à Douéra, province : Alger

Observations en liste générale : A fait partie du rassemblement de Dijon où il s'est rendu dans la nuit du quatre décembre.
Motifs et observations dans l’État de la commission mixte : "Ancien détenu politique gracié de Belle Ile. Sans avoir égard à la clémence dont il a été l'objet, il s'est rendu à Dijon, dans la nuit du 4 décembre, pour se joindre aux rassemblements. A expulser comme incorrigible. (Procès-verbal des décisions de la Commission mixte du département de la Côte-d'Or, A.N., BB/30/400)
Notice judiciaire n° 24. Ayant mené jusqu'à présent une vie dissipée, peu laborieuse. Sans fortune, n'ayant d'autre ressource que son travail, recevant des secours de sa famille. Etait signalé à Paris comme un intrigant dont les moyens d'existence étaient problématiques.
Opinions avancées, mais ne s'occupant pas de politique du moins depuis qu'il habite Nuits.
Arrêté le 29 juillet 1848 pour avoir, au moment des événements de juin, distribué des cartouches à des gardes nationaux; transporté sur les pontons de Belle Isle sans jugement et gracié dans les premiers jours de septembre. Renvoyé d'une prévention d'escroquerie le 19 septembre 1847 à Paris.
Je n'ai jamais considéré cet inculpé comme un conspirateur. Les deux frères Gabriel sont venus s'établir à Nuits il y a environ dix huit mois, ils étaient très connus dans ce pays, leur père y avait laissé une vieille réputation de conspirateur, eux-mêmes arrivaient entourés de cette auréole qui résultait pour eux des poursuites politiques auxquelles l'aîné des deux frères avait été en butte. On voulut donc voir en eux des frères et amis qu'il fallait recevoir à bras ouverts. C'étaient des hommes ayant donné des gages, mais peu séduits sans doute par l'aspect, peu encourageant, il faut en convenir, des frères qui leurs faisaient de semblables avances. Les frères n'y répondirent pas et depuis ce temps il sont restés brouillés avec les meneurs. Il est donc difficile de s'expliquer comment ils ont pu entreprendre le voyage qu'ils ont fait pendant la nuit en compagnie de Dutronc.
Du reste on ne peut les assimiler en rien à leurs co-inculpés dont ils diffèrent entièrement par le ton, les habitudes, les manières et l'éducation. Si leurs opinions politiques sont avancées, je ne puis croire qu'elles les déterminent jamais à s'associer à aucun acte de violence ou de désordre.
Le 3 décembre, Gabriel aîné était pendant la nuit au conciliabule qui se terminait chez Royer.
Il a été envoyé de là comme émissaire à Dijon, en quête des ordres et des nouvelles, avec son frère Julien et Dutronc; ils sont partis à onze heures du soir, ils ont parcouru à Dijon les rues, le débarcadère, se sont montrés dans les groupes et sont allés au café Fournier, rendez-vous des démocrates. Dans un autre café également fréquenté par ceux-ci, il a eu avec l'ex huissier Dallée, l'un des agitateurs de Dijon, une conversation secrète dont le sujet n'a pu être pénétré. On sait que dans le café plusieurs personnes parlaient alors assez hautement du rassemblement qui devait, disait-on, se former sur la montagne de Chenove. Les frères Gabriel et Dutronc ont entendu ces nouvelles. Joseph Gabriel est reparti à midi dans sa voiture avec Dutronc. On les a vus et entendus gesticulant et parlant avec animation chemin faisant. L'un d'eux s'écriait : ""il faut envoyer quelqu'un"".
Gabriel soutient que jusque là il ne connaissait pas même Dutronc de vue."

Grâces et commutations de peine

Grâce accordée par le chef de l’État :
Internement le 05/01/1853

Sources

Liste générale : Archives nationales F/7/*/2591 Dossiers de grâce : BB/22/144




Réalisation de la base de données : Jean-Claude Farcy ✝ Programmation web : Rosine Fry (2013) puis Morgane Valageas (2018) Hébergement : LIR3S-UMR 7366 CNRS uB
Référence électronique : Jean-Claude Farcy, Rosine Fry, Poursuivis à la suite du coup d’État de décembre 1851, Centre Georges Chevrier - (Université de Bourgogne/CNRS), [En ligne], mis en ligne le 27 août 2013 (adresse http://tristan.u-bourgogne.fr/Inculpes/WEB/1848_Index.html) puis le 20 juillet 2018, URL : http://poursuivis-decembre-1851.fr/index.php