Chazaud - Paul
Numéro d’ordre : 6645 - Numéro de dossier : 18

Informations personnelles

Lieu de naissance : Chabanais Charente
Âge : 31 ans
Statut conjugal : Célibataire
Domicile : Chabanais, Charente
Profession : Propriétaire
Type d’activité : Non précisé
Secteur : Indéterminé

Décisions des commissions mixtes départementales et des commissions militaires de Paris

Décision de la commission mixte Charente : Surveillance

Observations en liste générale : Ancien membre du Conseil d'arrondissement. Fils d'une honorable famille dont il a promptement dissipé la fortune. Après février 1848 s'est jeté à corps perdu dans le socialisme. Dans plusieurs circonstances il a fait des actes d'opposition violente. Dans les événements de décembre a excité à la révolte et fait appel aux armes. Chef du parti socialiste.
Motifs et observations dans l’État de la commission mixte : "Le 3 décembre dernier, la nouvelle des événements de la veille arriva à Chabannais et y causa, comme partout, une vive émotion. Les quelques démagogues que renferme cette localité parurent se réunir et se consulter sur le parti qu'ils avaient à prendre. Chazaud se montra l'un des plus animés et voulut essayer de provoquer un soulèvement. On le vit sortir de chez lui armé d'un fusil de chasse et accompagné du sieur Aguttes. Le cri ""Aux armes"" fut poussé par l'un de ces deux individus, mais la procédure n'a pu déterminer d'une manière positive qui est celui des deux qui fit entendre cette audacieuse provocation. Quelques témoins l'attribuent à Aguttes. Toujours est-il que leur attitude, leurs démarches, l'exaltation commune qui les animait, la précaution prise par Chazaud de s'armer en quittant sa maison ne peuvent laisser aucun doute sur leur projet d'exciter une sédition à Chabannais; projet que le bon esprit de la population les força d'abandonner. Chazaud se rendit ensuite à Rochechouart où il entretenait des relations politiques avec les meneurs démagogiques de la Haute-Vienne. Les antécédents de Chazaud et la violence de son caractère avaient déterminé le Préfet de la Charente et le Procureur de la République d'Angoulême à le comprendre dans les propositions qu'ils avaient dû faire en vertu d'une circulaire précédente et à le classer parmi les hommes dangereux qui, dans l'intérêt de la sûreté générale, devaient être éloignés momentanément du territoire français. Ces propositions ont été transmises à M. le Ministre de l'Intérieur. La circulaire du 3 février ayant modifié les premières instructions, la Commission a dû se placer à un autre point de vue, et se préoccuper plus particulièrement des faits postérieurs au 2 décembre qui sont imputés à l'inculpé. Quoique cette tentative de désordre ait complètement avorté, elle indique néanmoins de la part de Chazaud une hostilité capable de se porter aux plus grands excès et elle réclame l'application d'une mesure qui, en appelant sur lui l'attention incessante de l'autorité, le mette dans l'impuissance de réaliser ses coupables desseins et permettent, dans une circonstance donnée, de l'éloigner du lieu où sa présence deviendrait dangereuse. La Commission a donc pensé qu'il devait être placé sous la surveillance du ministère de la police générale. (Département de la Charente. État des individus proposé par la Commission instituée à Angoulême en conformité de la circulaire ministérielle du 3 février 1852, A.N., BB/30/399)"

Grâces et commutations de peine

Sources

Liste générale : Archives nationales F/7/*/2589
Dossier de pension : Archives nationales F/15/4002