Notices individuelles
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Bordes - Eugène
Numéro d’ordre : 3678 - Numéro de dossier : 6
Informations personnelles
Lieu de naissance : Mazamet Tarn
Âge : 34 ans
Statut conjugal : Célibataire
Domicile : Mazamet, Tarn
Profession : Commis négociant
Type d’activité : Négoce
Secteur : Commerce
Antécédents : 1850, 20 jours de prison, vente et colportage de journaux.
Décisions des commissions mixtes départementales et des commissions militaires de Paris
Décision de la commission mixte Tarn : Cayenne Embarqué le 29/5/1852
Observations en liste générale : Conduite déréglée et vicieuse. Nature basse et équivoque. Démagogue fougueux depuis 1848. Soupçonné d'avoir rédigé et affiché des placards séditieux. Dangereux.
Motifs et observations dans l’État de la commission mixte : "Conduite déréglée et vicieuse. Nature basse et équivoque. Démagogue fougueux depuis 1848. Condamné par le tribunal de Castres le 16 août 1850 à vingt jours d'emprisonnement pour délit de vente et de colportage de journaux sans autorisation.
Bordes est désigné par plusieurs témoins comme l'un des chefs de la société secrète de Mazamet.
Le 9 novembre dernier, le placard suivant fut trouvé affiché sur la façade de l'hôtel de ville : ""Premier bulletin. Peuple, l'on veille pour toi. Seulement tiens-toi prêt ! L'heure de la délivrance approche. Ouvriers des villes et des campagnes, tous ceux qui souffrez enfin, qu'au premier signal, que chacun soit debout. Ce que le peuple veut Dieu le veut. Souvenez-vous que tous les travailleurs sont frères et le triomphe de notre sainte cause est assuré. Vive la République sociale. Le Comité cantonal de résistance"".
Dans la nuit du 26 au 27 novembre un autre placard ainsi conçu fut affiché à Mazamet : ""Deuxième bulletin. Ca ira, ça ira, ça ira. Car notre appel a été entendu et nous sommes convaincus que si la République venait à être attaquée, les ouvriers de Mazamet sauraient mourir pour la défendre. Honneur aux ouvriers de Mazamet et aux travailleurs des champs, vous fera comme vos frères de la ville. Vous comprendrez comme eux l'ont compris, que marcher seul c'est succomber; aussi viennent-ils par notre voix vous supplier de vous unir à eux, car vous travaillez pour le triomphe de la même cause. La besogne sera grande, l'union seule des ouvriers de la ville et de la campagne la fera. Bientôt vous fraterniserez et vous scellerez ainsi votre union mille fois sainte. Vive la République sociale. Le comité cantonal de résistance"".
Il résulte de l'information des présomptions graves que Bordes est l'auteur de ces placards. Le 4 décembre dernier, dès que Debesse eut communiqué aux membres de la société secrète la lettre d'Albi qui donne le signal de l'insurrection et qu'il eut été convenu qu'on agirait le soir même, Bordes rédigea et afficha avec l'aide de deux de ses co-prévenus le placard suivant : ""Citoyens, Bonaparte est un factieux. Il vient de commettre un attentat contre la souveraineté du peuple comme il n'en existe pas d'exemple. Le peuple doit lui refuser toute obéissance ainsi qu'à ses agents. Vive la République sociale, une et indivisible !"".
A sept heures du soir, il présidait chez Barthès aux préparatifs de l'insurrection. Il contribua beaucoup à précipiter le mouvement. Plusieurs témoins l'ont vu au nombre des insurgés qui pénétraient dans l'hôtel de ville. C'est lui qui donna l'ordre aux émeutiers de s'emparer des fusils qui s'y trouvaient. Plusieurs témoins l'ont vu sortir de la Mairie après l'arrivée de l'escadron de hussards, deux témoins racontent qu'il se réfugia dans un café, pâle et abattu et qu'il laissa échapper ces paroles : ""Nous avons été trahis, notre coup est manqué"". Il est arrêté. (Département du Tarn. Procès-verbal des opérations de la Commission départementale, A.N., BB/30/402)"
Grâces et commutations de peine
Sources
Liste générale : Archives nationales F/7/*/2589
Réalisation de la base de données : Jean-Claude Farcy ✝
Programmation web : Rosine Fry (2013) puis Morgane Valageas (2018)
Hébergement : LIR3S-UMR 7366 CNRS uB
Référence électronique : Jean-Claude Farcy, Rosine Fry, Poursuivis à la suite du coup d’État de décembre 1851, Centre Georges Chevrier -
(Université de Bourgogne/CNRS), [En ligne], mis en ligne le 27 août 2013 (adresse http://tristan.u-bourgogne.fr/Inculpes/WEB/1848_Index.html) puis le 20 juillet 2018,
URL : http://poursuivis-decembre-1851.fr/index.php