Poursuivis à la suite du coup d’État de décembre 1851

Notices individuelles

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Tisserandot - Charles
Numéro d’ordre : 25484 - Numéro de dossier : 10

Informations personnelles

Lieu de naissance : Nuits Côte-d’Or
Âge : 49 ans
Statut conjugal : Célibataire
Domicile : Dijon, Côte-d’Or
Profession : Inspecteur des Messageries
Type d’activité : Transports, roulage
Secteur : Transports

Décisions des commissions mixtes départementales et des commissions militaires de Paris

Décision de la commission mixte Côte-d’Or : Algérie plus

Observations en liste générale : Soupçonné de transporter de la poudre et des écrits socialistes de Suisse en France. Intermédiaire des démagogues de Dijon avec les réfugiés en Suisse.
Motifs et observations dans l’État de la commission mixte : En fuite. L'administration faisait surveiller depuis longtemps toutes ses démarches. Il était soupçonné de transporter de la poudre et des écrits socialistes de la Suisse en France. Lié, du reste, avec tous démagogues de Dijon dont il était l'intermédiaire avec les réfugiés en Suisse. (Procès-verbal des décisions de la Commission mixte du département de la Côte-d'Or, A.N., BB/30/400)
Notice judiciaire n° 9. La police manque de renseignements sur les premières années de Charles Tisserandot. On sait seulement qu'il a été clerc chez son père, autrefois avoué, aujourd'hui sous-préfet à Vienne (Isère). Renvoyé par suite de sa mauvaise conduite, il se jeta dans l'opposition et ne tarda pas à devenir un des partisans les plus exaltés de la démagogie.
Affilié aux sociétés secrètes, correspondant du journal La Réforme, en relations suivies avec Caussidière, Jules Carion, Ledru-Rollin et James Demontry, il était dès 1834 compris dans les poursuites dirigées contre la société des droits de l'homme. En 1847, il accompagnait Caussidière en Franche-Comté et plaçait des actions de La Réforme. A la révolution de Février il se sépara de ses amis du National qui voulaient d'abord ajourner l'insurrection et se rendit en armes aux Tuileries avec Caussidière; aussi après le succès et par le crédit de James Demontry fut-il nommé commissaire adjoint dans le département du Doubs.
Tisserandot ne conserva pas longtemps ces fonctions. Dès les premiers jours de 1849, il dut retourner à Paris et accepter les fonctions de caissier de la réforme. Les événements de juin 1849 le damnèrent en Franche-Comté. On le vit à cette époque visiter Dole, Poligny, Arbois, toujours suivi des sieurs Drevet Robert et autres chefs de la démagogie, actuellement arrêtés. Il fut compromis et poursuivi ainsi qu'eux dans l'arrondissement de Salins. Il disparut alors et pendant quelques semaines se réfugia à Lausanne. Il ne revint en France qu'au moment où il apprit que faute de preuves suffisantes, il n'avait pas été mis en accusation.
De retour à Paris, il prit la direction des messageries de la Bourgogne, plus tard, lors de l'ouverture du chemin de fer de Dijon, il a organisé le service des Inversables dont il était inspecteur. Plusieurs rapports m'ont dès cette époque signalé cette voiture comme destinée au service des sociétés secrètes, les mêmes indications étaient parvenues à la police de Paris. Tisserandot passait pour répandre les écrits socialistes dans toute l'étendue du parcours des messageries.
Son domicile était à Dijon, il vivait en concubinage avec une femme qui dit être sa belle-soeur et il en avait un enfant. Sous le rapport moral, les antécédents de Tisserandot ne sont donc pas meilleurs que sous le rapport politique. L'inculpé, suivant l'expression de M. le Préfet de police, est un des hommes les plus dangereux du parti anarchique et l'un de ceux sur lesquels l'attention de l'autorité judiciaire ne saurait être trop longtemps éveillée. Il ne possède rien et il joint à une ambition très considérable une intelligence très ordinaire. Les derniers événements ont pu ruiner ses espérances mais ne l'ont certainement pas ramené à de meilleurs sentiments. Il est et sera toujours un homme très dangereux.
Autre notice judiciaire. Le rôle qu'a joué cet individu dans les tentatives de soulèvement de la Côte-d'Or a été connu en même temps que celui de Coquet dont toutes les démarches et tous les actes ont été communs. Toutes les charges consignées dans la notice de celui-ci, lui sont applicables sans aucune exception.
Tisserandot, ancien commissaire du gouvernement provisoire dans le département du Doubs, est depuis longtemps connu pour l'exaltation de ses opinions et pour ses menaces politiques. C'est lui qui au moyen de ses messageries facilitait la transmission entre Dijon, Besançon et Genève des ordres et communications du parti ainsi que le transport des poudres à son usage.
On connaissait les actes de ce compagnon de Coquet, mais c'est tout récemment qu'on a découvert son nom et su qu'ils émanaient de Tisserandot.

Grâces et commutations de peine

Sources

Liste générale : Archives nationales F/7/*/2594
Dossier de pension : Archives nationales F/15/4007




Réalisation de la base de données : Jean-Claude Farcy ✝ Programmation web : Rosine Fry (2013) puis Morgane Valageas (2018) Hébergement : LIR3S-UMR 7366 CNRS uB
Référence électronique : Jean-Claude Farcy, Rosine Fry, Poursuivis à la suite du coup d’État de décembre 1851, Centre Georges Chevrier - (Université de Bourgogne/CNRS), [En ligne], mis en ligne le 27 août 2013 (adresse http://tristan.u-bourgogne.fr/Inculpes/WEB/1848_Index.html) puis le 20 juillet 2018, URL : http://poursuivis-decembre-1851.fr/index.php