Poursuivis à la suite du coup d’État de décembre 1851

Notices individuelles

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Thibeau - Joseph
Numéro d’ordre : 25296 - Numéro de dossier : 33

Informations personnelles

Statut conjugal : indéterminé
Domicile : Ceaux, Vienne
Profession : Ouvrier terrassier
Type d’activité : Bâtiment
Secteur : Industrie

Décisions des commissions mixtes départementales et des commissions militaires de Paris

Décision de la commission mixte Vienne : Algérie moins

Observations en liste générale : Se trouvait le 26 janvier 1852 avec des ouvriers de ses amis dans un cabaret de Céaux où ils disaient hautement en se plaignant de la modicité de leurs salaires, qu'avant six mois les entrepreneurs paieraient bien davantage; que le règne de Robespierre allait venir; qu'il faudrait six mois de guillotine, que le couteau national marcherait alors et que les entrepreneurs y passeraient comme les autres. Ces odieux propos étaient tenus en présence de deux entrepreneurs du chemin de fer et d'un employé des ponts et chaussées.
Motifs et observations dans l’État de la commission mixte : Le 26 janvier 1852 les 3 inculpés [Delaunay, Jouanne, Thibau] étaient à boire dans le cabaret du sieur Proust, commune de Céaux (Vienne) lorsque survinrent deux entrepreneurs de travaux du chemin de fer et un employé de l'administration des Ponts et Chaussées. Ils se plaignirent de la modicité de leur salaire de 2 francs par jour. Les entrepreneurs faisant observer que durant la mauvaise saison, ils ne pouvaient donner davantage, les inculpés prétendirent qu'à Paris en travaillant moins, ils gagnaient de 6 à 14 francs par jour. L'un d'eux déclara même que c'était à l'assaut qu'ils gagnaient tant d'argent et qu'ils étaient prêts à y retourner; s'il y en avait, ajoutaient-ils, une cinquantaine comme eux, ils feraient bien marcher les entrepreneurs ils leur feraient donner cinq francs par jour. Soyez tranquilles, reprenaient-ils, avant six mois vous paierez bien davantage. Le régime de Robespierre va venir, il nous faudra 6 mois de guillotine. Le couteau national marchera alors et vous y passerez comme les autres. L'un d'eux disait aussi que si Napoléon ne donnait pas à gagner 14 francs par jour, on le démolirait, qu'il ne devait pas tant faire le fier; qu'avant 6 mois le règne de Robespierre le mettrait à bas et qu'alors tout irait bien. Delaunay a pris la plus large part à cet entretien. Mais ses camarades applaudissaient. Jouanne avait commencé par insulter l'employé des Ponts et chaussées. Delaunay a déjà été condamné le 16 octobre 1847 à Angers à 4 mois d'emprisonnement pour délit de rébellion. Jouanne a été condamné à Fougères pour délit de chasse à 50 francs d'amende le 21 février 1850. Thibau s'est dérobé par la fuite aux poursuites de la justice. La gravité des propos, le mauvais esprit qu'ils trahissent rendent dangereux de laisser au milieu des chantiers des ouvriers disposés à faire cette propagande anarchique. (Département de la Vienne. Commission mixte instituée par la circulaire du gouvernement en date du 2 février 1852. Extraits des délibérations, SHD, 7 J 80)

Grâces et commutations de peine

Sources

Liste générale : Archives nationales F/7/*/2594
Remarques de l’auteur de la base de données :
Thibau selon l'État de la commission mixte. En fuite.




Réalisation de la base de données : Jean-Claude Farcy ✝ Programmation web : Rosine Fry (2013) puis Morgane Valageas (2018) Hébergement : LIR3S-UMR 7366 CNRS uB
Référence électronique : Jean-Claude Farcy, Rosine Fry, Poursuivis à la suite du coup d’État de décembre 1851, Centre Georges Chevrier - (Université de Bourgogne/CNRS), [En ligne], mis en ligne le 27 août 2013 (adresse http://tristan.u-bourgogne.fr/Inculpes/WEB/1848_Index.html) puis le 20 juillet 2018, URL : http://poursuivis-decembre-1851.fr/index.php