Poursuivis à la suite du coup d’État de décembre 1851

Notices individuelles

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Saupique - Claude Augustin
Numéro d’ordre : 24120 - Numéro de dossier : 59

Informations personnelles

Lieu de naissance : Saint-Dizier Marne (Haute)
Âge : 58 ans
Statut conjugal : Marié 1 enfant(s)
Domicile : Saint-Dizier, Marne (Haute)
Profession : Agréé au tribunal de commerce
Type d’activité : Professions libérales
Secteur : Professions libérales
Antécédents : Plusieurs condamnations pour délit de presse.

Décisions des commissions mixtes départementales et des commissions militaires de Paris

Décision de la commission mixte Marne (Haute) : Algérie plus
Transporté en Algérie à Alger, province : Alger

Observations en liste générale : Des armes chargées et des munitions ont été saisies chez lui. Très mauvais antécédents. Meneur actif. Dangereux. A eu la main dans tous les troubles politiques. Très peureux au moment du danger. Insolent une fois les événements passés. Caractère atroce. Détesté de tous. Type, en un mot, de la perversité morale et politique. Immeubles 100 000 f. Propriétaire d'un journal qui lui rapportait 40 000 f. Gagnant 6 000 f comme avocat. ((Registre des transportés en Algérie, A.N. F/7/2587)
Motifs et observations dans l’État de la commission mixte : On a saisi chez le prévenu Saupique une ancienne carabine de gendarmerie, avec sa bayonnette chargée à balles. On a saisi aussi deux poignards, dont l'un avec des crochets comme un hameçon pour rendre les blessures incurables. Il avait écrit au parquet pour annoncer la possession de cette carabine.
Saupique a la plus sombre couleur politique et morale et ses antécédents y sont également déplorables. Il a toujours fait de l'opposition à tous les gouvernements, sourdement quand il y avait du danger, ostensiblement et insolemment quand il croyait le danger passé.
Dès 1830, il excitait la multitude sur laquelle il a une grande influence, à jeter dans un feu de joie qu'on avait allumé, les gendarmes qui avaient encore des fleurs de lys à leurs boutons et conduisait cette même multitude à renverser la croix de mission. Les malheureux qu'il avait entraînés furent condamnés; mais lui, grâce à son habileté à demeurer derrière le rideau, fut acquitté.
En 1848, il promenait le trouble et la terreur dans la ville de Saint-Dizier, en conduisant dans les rues, coiffé d'un énorme bonnet rouge, les bandes hurlantes qui le suivaient. S'il ne marcha pas avec elles piller et brûler les registres des contributions indirectes le 11 mars 1848, c'est qu'il y avait quelque danger, mais du fonds de son cabinet, il dirigeait le mouvement. La même année, il s'était emparé des bâtiments des frères des écoles chrétiennes et les avait expulsés.
En 1851, au 20 décembre, il a été arrêté comme distributeur de billets de vote négatifs. Le fait n'a pu être matériellement prouvé, mais il n'en est pas moins résulté la preuve qu'il a cherché à influencer les électeurs.
Il a eu la main dans tous les troubles, dans toutes les agitations politiques et peut être regardé comme un des meneurs les plus actifs et les plus dangereux.
Comme homme privé, son atroce caractère le retrouve évité et détesté de tous, il l'est surtout par ses frères et soeurs. Fils dénaturé, le jour des funérailles de son père, il se promenait sur la place, la pipe à la bouche, il se moquait de ceux qui venaient y assister et insultait sa mère.
Saupique est le type de la perversité morale et politique, poussée au plus haut point. C'est un des démagogues les plus dangereux du département, faisant le mal et s'en vantant par instinct et par plaisir, en relations avec tous les démagogues du pays et leur chef bien connu à Saint-Dizier. (Haute-Marne. Décisions de la Commission mixte, SHD, 7 J 74)

Grâces et commutations de peine

Grâce accordée par le chef de l’État :
Remise le 02/02/1853

Sources

Liste générale : Archives nationales F/7/*/2594 Dossiers de grâce : BB/22/156
Remarques de l’auteur de la base de données :
Avocat selon le registre des transportés en Algérie (A.N. F/7/2587).




Réalisation de la base de données : Jean-Claude Farcy ✝ Programmation web : Rosine Fry (2013) puis Morgane Valageas (2018) Hébergement : LIR3S-UMR 7366 CNRS uB
Référence électronique : Jean-Claude Farcy, Rosine Fry, Poursuivis à la suite du coup d’État de décembre 1851, Centre Georges Chevrier - (Université de Bourgogne/CNRS), [En ligne], mis en ligne le 27 août 2013 (adresse http://tristan.u-bourgogne.fr/Inculpes/WEB/1848_Index.html) puis le 20 juillet 2018, URL : http://poursuivis-decembre-1851.fr/index.php