Poursuivis à la suite du coup d’État de décembre 1851

Notices individuelles

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Rouyer - Joseph Xavier
Numéro d’ordre : 23683 - Numéro de dossier : 15 bis

Informations personnelles

Lieu de naissance : Urville Vosges
Âge : 36 ans
Statut conjugal : indéterminé
Domicile : Magnières, Meurthe
Profession : Officier de santé
Type d’activité : Professions médicales
Secteur : Professions libérales
Antécédents : 2e conseil de guerre, 1 an de prison, coups et blessures volontaires.

Décisions des commissions mixtes départementales et des commissions militaires de Paris

Décision de la commission mixte Meurthe : Algérie plus

Observations en liste générale : Délégué du parti socialiste et intermédiaire des sociétés secrètes. Fils de propriétaire riche et honnête. Fréquente les cabarets où il se livre à une propagande active et des plus déplorables. Il y tenait les discours les plus anarchiques et les plus séditieux.
Motifs et observations dans l’État de la commission mixte : "Condamné le 13 février 1840 par le 2e conseil de guerre de la 3e division militaire à un an de prison pour blessures volontaires. Fils d'un riche et honnête propriétaire de Bulgnéville (Vosges); dissipateur, adonné à la débauche. Reçu officier de santé, il vint se fixer à Magnières où il aurait pu, en s'occupant sérieusement de son art, se procurer honorablement des moyens d'existence. Il a mieux aimé se livrer à la propagande anarchique et s'est lié avec Ravold, autre démagogue exalté. Rouyer était, à Magnières, le délégué du parti socialiste et peut être l'intermédiaire entre les sociétés secrètes des Vosges et de la Meurthe. Il parcourait les campagnes, répandant les journaux anarchiques, tels que la Feuille de village et le Bien être universel. Le 4 juillet dernier, un sieur Cotel rencontre Rouyer, qui l'apostrophe en ces termes : ""Vous voilà donc eh ! l'homme d'ordre ! vous en faites du bon et moi du mauvais ! je vais voir les frères et amis de Lunéville; à bientôt la bataille ! nous aurons votre foie et vous aurez le nôtre !"". Le 24 novembre 1851, jour de la fête patronale de Magnières, Rouyer et Ravold se trouvaient ensemble dans un cabaret; là, en présence d'un nombreux public, ils se mirent à développer, sous la forme d'un dialogue, les doctrines du socialisme. L'un proposait des objections et semblait soutenir la cause de l'ordre et des vrais principes. L'autre s'attachait à le réfuter et Royer ne manquait jamais de s'avouer vaincu. Ils joignaient à cette controverse fictive des chants démagogiques où le nom de Ledru-Rollin se trouvait mêlé. Le même jour, Rouyer disait au témoin Renaud qu'il espérait plein succès aux prochaines élections; que 3 ou 4 bons démocrates par village amèneraient tous les autres habitants à voter avec eux. Il ajouta : ""Dans le temps, j'aurais donné mon pied dans le derrière à ceux qui m'auraient parlé de partager tous les biens; mais je m'en garderais aujourd'hui parce qu'ils feraient nombre avec nous dans les élections; si le Président n'est pas assassiné (disait-il encore), c'est par respect pour le suffrage universel.""
Un autre jour, en présence d'un sieur Duval-Coutrel, Rouyer disait à l'occasion de l'insurrection du Midi : ""si j'avais su que les chefs Vosgiens de mon parti fussent si mous pour faire prendre les armes, j'aurais moi-même pris l'initiative et j'aurais recruté, de ville en ville, de village en village, sur ma route, des adhérents pour marcher sur la capitale"". Enfin, Rouyer aurait tenu cet odieux propos : ""que si le sang coulait, si la guerre civile existait, et qu'un mot de sa part put arrêter ces maux, il ne le prononcerait pas !"". D'autres témoins l'ont entendu dire ""que le Président de la République avait commis un grand crime, que celui qui le jetterait bas ferait une belle action !"". (Procès-verbal des délibérations du Tribunal mixte du département de la Meurthe, A.N., BB/30/401)"

Grâces et commutations de peine

Grâce accordée par le chef de l’État :
Internement le 28/04/1855

Sources

Liste générale : Archives nationales F/7/*/2594 Dossiers de grâce : BB/22/186
Dossier de pension : Archives nationales F/15/4054




Réalisation de la base de données : Jean-Claude Farcy ✝ Programmation web : Rosine Fry (2013) puis Morgane Valageas (2018) Hébergement : LIR3S-UMR 7366 CNRS uB
Référence électronique : Jean-Claude Farcy, Rosine Fry, Poursuivis à la suite du coup d’État de décembre 1851, Centre Georges Chevrier - (Université de Bourgogne/CNRS), [En ligne], mis en ligne le 27 août 2013 (adresse http://tristan.u-bourgogne.fr/Inculpes/WEB/1848_Index.html) puis le 20 juillet 2018, URL : http://poursuivis-decembre-1851.fr/index.php