Poursuivis à la suite du coup d’État de décembre 1851

Notices individuelles

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Lavocat - Guillaume
Numéro d’ordre : 15916 - Numéro de dossier : 17

Informations personnelles

Lieu de naissance : Nuits Côte-d’Or
Âge : 26 ans
Statut conjugal : Célibataire
Domicile : Nuits, Côte-d’Or
Profession : Confiseur
Type d’activité : Alimentation [Industrie]
Secteur : Industrie
Antécédents : 1849, 2 mois de prison, 16 frs d'amende, détention de munitions; 1851, 25 frs d'amende, délit de chasse.

Décisions des commissions mixtes départementales et des commissions militaires de Paris

Décision de la commission mixte Côte-d’Or : Algérie plus
Transporté en Algérie à Douéra, province : Alger

Observations en liste générale : Homme dangereux. Très gravement compromis dans le mouvement de Nuits où Mr Marey a été assassiné. Chef ardent, énergique, très ambitieux. Passe pour affilié aux sociétés secrètes.
Motifs et observations dans l’État de la commission mixte : "Homme dangereux. Très gravement compromis dans le mouvement de Nuits où Mr Marey a été assassiné. Chef ardent, énergique, bavard, grande facilité d'élocution. Très ambitieux, influent. Passe pour affilié aux sociétés secrètes. (Procès-verbal des décisions de la Commission mixte du département de la Côte-d'Or, A.N., BB/30/400) Notice judiciaire n° 16. En dehors de la politique, il n'y a rien de grave à lui reprocher, sa vie privée est bonne, seulement il travaille peu et fréquente les cafés. Sa famille a de l'aisance, il est fils unique et recueillera ce que possèdent ses père et mère chez lesquels il vit.
Le démagogue le plus habile et le plus dangereux de la ville de Nuits : l'un des chefs du socialisme, exerçant une grande influence sur ses amis politiques à raison de son énergie et surtout de sa facilité d'élocution. James Demontry, ancien représentant, disait de lui après l'avoir entendu parler ""on dirait qu'il lui tombe des perles de la bouche"". A toujours figuré ou pris part aux manifestations qui ont eu lieu à Nuits.
Doit évidemment être affilié aux sociétés secrètes mais on n'a pas pu jusqu'à présent en acquérir la preuve. Membre de la société de secours mutuels de Nuits et d'une loge des bons cousins charbonniers. Condamné le 14 septembre 1849 par le tribunal correctionnel de Beaune à deux mois de prison et 16 f d'amende pour détention illégale de munition de guerre, le 6 décembre 1851 à 25 francs d'amende pour délit de chasse. Il pourra avoir quelque bon moment, mais il retombera toujours dans les mêmes habitudes, je le crois incorrigible. Lavocat se croit un génie incompris, un homme déplacé comme confiseur, profession dont il ne s'occupe pas. Chasseur pendant le jour, rôdeur de cabarets, des cafés ou de sociétés clandestines pendant les nuits. Il a l'esprit toujours tendu aux plus mauvaises doctrines, les développant aux adeptes avec une facilité, une abondance d'élocution incroyable, décidé, énergique bien que froid, il trouve et sait dire le mot qui monte les têtes et surexcite ses auditeurs, il a composé un éloge funèbre de Montcharmont et propagé cette horrible appréciation que cet assassin était un héros, un martyr; enfin, c'est un homme dangereux et influent sur les masses. De plus il est dévoré d'une ambition démesurée qui le fait prétendre aux premiers rangs dans la société qu'il rêve.
Lavocat reconnaît qu'il fait partie depuis trois ans de la société des Bons cousins charbonniers.
Le 3 décembre, il faisait partie des conciliabules chez Royer, puis chez Rigaud, puis encore chez Royer où il passa la nuit.
Dès cette même journée du 3 il avait demandé au nommé Sage, ancien artilleur, des renseignements nécessaires pour la fabrication de la poudre.
Le 4 dans la soirée, il va de nouveau chez Royer pour savoir les nouvelles de Chalon, Royer n'était pas encore de retour.
Dans la nuit du 4 au 5 il réunit chez lui plusieurs fidèles pour y fabriquer de la poudre et il préside à cette opération en donnant à ceux qui l'assistent les instructions nécessaires. Le 6 décembre, il prête à Rigaud après l'avoir chargé lui-même le pistolet avec lequel plus tard, M. Arthur Marey a été tué.
Le même jour dans la matinée, il rédige un appel aux armes au nom d'un comité de résistance et il le signe et le fait signer chez Tréboul par plusieurs autres.
Il va de là chez Rigaud, il assiste au conciliabule où se trouvaient les émissaires Coquet et Tisserandot et on prend la résolution de marcher sur Dijon, puis sur Paris. Il s'écrie, en montrant la lettre reçue par Tréboul : ""nous sommes tous des lâches, on se bat à Paris, on y égorge nos frères, je veux écrire tout ce qui se passe, qu'on aille à Beaune porter ces nouvelles"". Effectivement, il fit lui même une copie de la lettre reçue par Tréboul et Bernard Bodin est chargé ensuite de la porter à Beaune avec un appel aux armes que Lavocat y avait encore ajouté.
C'est Lavocat qui avait entraîné le sieur Berthot, ancien maire de Nuits, à assister à ce conciliabule où celui-ci apprenant, suivant son expression, qu'il était tombé dans un guêpier fut épouvanté des discours qui s'y tenaient et s'empressa de s'esquiver sous un prétexte.
Dans la soirée du même jour vers onze heures, il était encore chez Rigaud à la réunion où se trouvait Guiot Buis, l'émissaire de Beaune, il ne fut pas d'avis de céder aux provocations de celui-ci; il avait eu de son côté des nouvelles de Beaune qui refroidissaient son ardeur et l'engageaient à temporiser.
Il a convoqué et amené lui-même divers individus au précédent conciliabule."

Grâces et commutations de peine

Sources

Liste générale : Archives nationales F/7/*/2592 Dossiers de grâce : BB/30/466




Réalisation de la base de données : Jean-Claude Farcy ✝ Programmation web : Rosine Fry (2013) puis Morgane Valageas (2018) Hébergement : LIR3S-UMR 7366 CNRS uB
Référence électronique : Jean-Claude Farcy, Rosine Fry, Poursuivis à la suite du coup d’État de décembre 1851, Centre Georges Chevrier - (Université de Bourgogne/CNRS), [En ligne], mis en ligne le 27 août 2013 (adresse http://tristan.u-bourgogne.fr/Inculpes/WEB/1848_Index.html) puis le 20 juillet 2018, URL : http://poursuivis-decembre-1851.fr/index.php