Poursuivis à la suite du coup d’État de décembre 1851

Notices individuelles

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Bernard-Bodin - Jean
Numéro d’ordre : 2525 - Numéro de dossier : 37

Informations personnelles

Lieu de naissance : Nuits Côte-d’Or
Âge : 38 ans
Statut conjugal : Marié 3 enfant(s)
Domicile : Nuits, Côte-d’Or
Profession : Cordonnier
Type d’activité : Cuirs et peaux
Secteur : Industrie

Décisions des commissions mixtes départementales et des commissions militaires de Paris

Décision de la commission mixte Côte-d’Or : Expulsion

Observations en liste générale : Homme dangereux. Gravement compromis dans le mouvement qui a eu lieu à Nuits. Anarchiste lié avec tous les démagogues. Mauvaise nature, tout à fait perverti.
Motifs et observations dans l’État de la commission mixte : "Homme dangereux. Gravement compromis dans le mouvement qui a eu lieu à Nuits. Anarchiste lié avec tous les démagogues. Mauvaise nature, tout à fait pervertie. (Procès-verbal des décisions de la Commission mixte du département de la Côte-d'Or, A.N., BB/30/400)
Notice judiciaire n° 37. Moralité intacte, assez assidu à son ouvrage quand il n'est pas surexcité par la politique. Sans ressource, recevant parfois des secours des personnes charitables qui lui viennent en aide.
A prix part à toutes les agitations qui ont eu lieu à Nuits soit par suite du mouvement local, soit par suite du passage de tous les démagogues fameux qui ont si malheureusement visité cette ville depuis trois ans.
C'est un esprit qui peut plier un instant mais qui ne reviendra jamais de ses haines et de ses fureurs politiques. Bernard Bodin a une tête très exaltée, toujours au paroxysme de la fureur contre les riches, les bourgeois, dévoré par l'envie, la jalousie. Homme grossier, brutal, atrabilaire, de l'impolitesse la plus éhontée. Toujours le regard sombre, menaçant, incapable de reconnaissance. Rempli de lectures les plus mauvaises, les commentant d'une manière plus irritante encore, se croyant une grande puissance oratoire et de raison. Ne reconnaissant qu'un ami politique, Dutronc et qu'un maître, Royer, ses deux intimes. Je le considère comme un des plus dangereux et des plus incorrigibles démagogues du pays.
Le 3 décembre au soir, Bernard Bodin faisait partie du conciliabule rassemblé chez Royer, puis de celui réuni chez Rigaud. Vers 10 h 1/2, avec quelques autres, il retournait chez Royer et y passait la nuit à attendre le retour des émissaires envoyés à Châlon et à Dijon.
Le 5, il se réunit avec Dutronc chez Rigaud où ils s'étaient donné rendez-vous. Ils avaient des figures tellement sinistres que la femme Rigaud enferma son mari dans son atelier pour qu'il ne communiquât pas avec eux.
Le 6, dans la matinée, on retrouve Bernard chez Tréboul au moment où Lavocat apporte un appel aux armes. Cet appel, au-dessous des mots ""le comité de résistance"", reçoit entre autres signatures celle de Bernard. On n'osa pourtant pas afficher le placard.
De là, Bernard se rend chez Rigaud et se charge de porter à Beaune chez le cabaretier Grisot, l'un des meneurs du parti, une copie de la lettre reçue par Tréboul et annonçant que l'on se battait dans Paris. Le soir il est de retour et présent chez Rigaud au conciliabule où le soulèvement est discuté et résolu.
Quelques instants avant le meurtre commis sur M. Arthur Marey près de l'endroit où il a lieu, Bernard Bodin est rencontré par un témoin qui lui demande ce qu'il fait là et il répond, en faisant allusion aux gens d'ordre : ""nous les attendons pour leur faire leur affaire"". Ce propos si grave a fait un instant peser lui le soupçon de l'assassinat""."

Grâces et commutations de peine

Sources

Liste générale : Archives nationales F/7/*/2588 Dossiers de grâce :
Dossier de pension : Archives nationales F/15/4007




Réalisation de la base de données : Jean-Claude Farcy ✝ Programmation web : Rosine Fry (2013) puis Morgane Valageas (2018) Hébergement : LIR3S-UMR 7366 CNRS uB
Référence électronique : Jean-Claude Farcy, Rosine Fry, Poursuivis à la suite du coup d’État de décembre 1851, Centre Georges Chevrier - (Université de Bourgogne/CNRS), [En ligne], mis en ligne le 27 août 2013 (adresse http://tristan.u-bourgogne.fr/Inculpes/WEB/1848_Index.html) puis le 20 juillet 2018, URL : http://poursuivis-decembre-1851.fr/index.php