Poursuivis à la suite du coup d’État de décembre 1851

Notices individuelles

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Rigaud - François
Numéro d’ordre : 22777 - Numéro de dossier : 1

Informations personnelles

Lieu de naissance : Nuits Côte-d’Or
Âge : 26 ans
Statut conjugal : Marié 1 enfant(s)
Domicile : Nuits, Côte-d’Or
Profession : Menuisier
Type d’activité : Ameublement
Secteur : Industrie

Décisions des commissions mixtes départementales et des commissions militaires de Paris

Décision de la commission mixte Côte-d’Or : Cayenne à vie, embarqué le 29/5/1852
Transporté en Algérie à Alger, province : Alger

Observations en liste générale : Le procès-verbal de la Côte-d'Or ne contient aucun renseignement.
Motifs et observations dans l’État de la commission mixte : "Le procès-verbal de la Côte-d'Or ne contient aucun renseignement. (Procès-verbal des décisions de la Commission mixte du département de la Côte-d'Or, A.N., BB/30/400)
Notice judiciaire n° 23. Longtemps paresseux, flâneur, entraîné dans des sociétés d'hommes ruinés, ivrogne, il semblait depuis quelque temps vouloir se retremper dans le travail qu'il quittait moins souvent. Il est en état de déconfiture et n'a aucun espoir de fortune. Il n'a jamais cessé de participer à toutes les entreprises les plus extravagantes de l'esprit de parti. Sa maison et son cabaret ont toujours été au centre de toutes les réunions démagogiques du plus bas étage.
Léger, généreux, sans discernement, ayant le coeur sur la main, donnant tout par élan, sans réflexion, tête violente, irascible, susceptible d'être monté aux dernières limites de l'exaltation et de la colère, alors capable des plus grandes crises, des actions les plus violentes, Rigaud est un homme que la justice doit frapper mais qui cependant n'est pas profondément perverti.
Rigaud enrôlé par les agitateurs tient à Nuits un cabaret fréquenté par eux et leurs affiliés. C'est dans sa maison et avec son concours qu'ont eu lieu les principaux conciliabules ayant pour objet d'organiser le soulèvement.
Le 3 décembre, au se réunit chez lui on y discute des projets de résistance. Depuis lors jusqu'au 7 où tous ce projets furent abandonnés on le voit constamment au mouvement et en rapport avec les meneurs les plus exaltés que parfois lui-même il excite.
Dans la nuit du 4 au 5, il se trouve chez Lavocat parmi ceux qui y ont fabriqué de la poudre, il ne concourt cependant pas à cette fabrication.
Le 6, après le premier conciliabule tenu chez lui, vers 1 heure, il part pour Beaune mais rencontrant en chemin les émissaires de Dijon, Coquet et Tisserandot dont le premier lui était connu, il revient avec eux chez lui. Là le projet d'insurrection est provoqué par eux et accepté par les autres, il doit s'accomplir dans la nuit.
Avant d'agir, Rigaud repart pour Beaune dans la voiture qui avait amené Coquet, il s'abouche avec Guiot Buis, l'un des chefs les plus ardents de cette ville, lequel venait d'échouer dans la tentative qu'il voulait organiser contre la Mairie. Rigaud le ramène à Nuits où ils arrivent à 10 h 1/2 du soir. Là un nouveau conciliabule a lieu chez Rigaud pour y arrêter les dernières mesures et Rigaud prend soin de faire appeler Lavocat pour le mettre en rapport avec Guiot Buis. Celui-ci provoqua une prise d'armes immédiate et il est vivement appuyé par Rigaud. A minuit tous les conjurés se répandent par la ville afin d'y recruter des renforts. Rigaud est porteur d'un pistolet qu'il avait emprunté la veille à Lavocat. Il cheminait avec Sage et Guiot Buis et tous trois sont rencontrés par M. Arthur Marey. Rigaud s'adresse à celui-ci ""qui êtes-vous ? que faites vous ?"" lui dit-il, un coup de pistolet retentit et M. Marey tombe foudroyé. Lorsqu'on releva son cadavre, on trouve sous sa main gauche étendue le pistolet qu'il avait tiré, mais qu'il n'avait pas eu le temps d'armer. Rigaud en se reconnaissant l'auteur du meurtre en témoigne de vifs regrets, il déclare que l'obscurité ne lui avait pas permis de reconnaître sa victime et proteste contre l'existence de toute préméditation. Suivant lui, et contre toute probabilité, ce serait M. Marey qui se serait approché de lui, quoiqu'il fut accompagné de deux autres personnes, et qui l'aurait regardé sous le nez en sortant de sa poche un pistolet qu'il vit briller dans l'ombre : effrayé alors du danger qu'il croyait courir, Rigaud se serait armé précipitamment du sien, aurait pris les devants et fait feu sous l'influence instinctive du sentiment de sa conservation personnelle.
Cette version peut être mêlée de mensonges et de vérités, n'est pas sans vraisemblance sur tous les points et devant un jury soumis à l'influence de la peur et de la sympathie politique, elle présenterait à l'accusé des chances de succès qui en aboutissant, tout au moins peut-être, à un amoindrissement exagéré de la répression, donnerait lieu à un déplorable scandale. Tel est l'avis unanime de tous les magistrats expérimentés qui connaissent les détails de la procédure et qui sont à même d'émettre des prédictions bien raisonnées de son issue."

Grâces et commutations de peine

Sources

Liste générale : Archives nationales F/7/*/2594 Dossiers de grâce : BB/30/466
Dossier de pension : Archives nationales F/15/4007
Remarques de l’auteur de la base de données :
Présent dans l'État des individus condamnés à la transportation à Cayenne par les commissions mixtes départementales (A.N., F/7/12712)




Réalisation de la base de données : Jean-Claude Farcy ✝ Programmation web : Rosine Fry (2013) puis Morgane Valageas (2018) Hébergement : LIR3S-UMR 7366 CNRS uB
Référence électronique : Jean-Claude Farcy, Rosine Fry, Poursuivis à la suite du coup d’État de décembre 1851, Centre Georges Chevrier - (Université de Bourgogne/CNRS), [En ligne], mis en ligne le 27 août 2013 (adresse http://tristan.u-bourgogne.fr/Inculpes/WEB/1848_Index.html) puis le 20 juillet 2018, URL : http://poursuivis-decembre-1851.fr/index.php