Poursuivis à la suite du coup d’État de décembre 1851

Notices individuelles

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Rémond - Georges Charles
Numéro d’ordre : 22330 - Numéro de dossier : 66

Informations personnelles

Lieu de naissance : Chevigny Côte-d’Or
Âge : 40 ans
Statut conjugal : Célibataire
Domicile : Semur, Côte-d’Or
Profession : Notaire
Type d’activité : Professions libérales
Secteur : Professions libérales

Décisions des commissions mixtes départementales et des commissions militaires de Paris

Décision de la commission mixte Côte-d’Or : Eloignement assez prolongé

Observations en liste générale : Chef du parti démagogique à Semur. Homme d'action.
Motifs et observations dans l’État de la commission mixte : "Chef du parti démocratique à Semur. Homme d'action et de résolution. Il a, à Semur, de nombreux amis pleins de confiance en lui et prêts à le suivre. (Procès-verbal des décisions de la Commission mixte du département de la Côte-d'Or, A.N., BB/30/400)
Notice judiciaire n° 65. Fils d'un médecin fort riche et membre du conseil général, Rémond a été élevé par son père dans des habitudes d'opposition systématique. Jusqu'en 1844 il est resté étranger à la politique. A cette époque il s'en est mêlé activement et s'est brouillé avec plusieurs membres de sa famille. En 1848, il a pris une large part aux événements de février à Semur, c'est lui qui se chargea de déposséder le sous-préfet, son ami intime, il le fit sans violences, il est vrai, et en protestant de ses bonnes intentions pour la personne du fonctionnaire. Quelque temps après il contribua, dit-on, à calmer une émeute dirigée par des vignerons contre l'administration des contributions indirectes. En juin 1848, capitaine de la garde nationale, il partit pour Paris à la tête d'une portion de sa compagnie, en annonçant qu'il allait y défendre l'ordre. On a remarqué du reste à Paris que cette troupe était animée d'un assez mauvais esprit. Depuis lors, des tendances contraires se manifestent chez lui. Ainsi le 11 août 1849, au milieu d'une petite émeute à Semur il arrachait des mains de la gendarmerie un prisonnier légalement arrêté par elle. Au mois d'août 1850, lors du passage du Président de la République à Montbard, et des désordres qui s'y manifestèrent, on a vu Rémond, habituellement très soigné dans sa mise, précéder ou suivre, en casquette en blouse ou en sabots la voiture de M. le Président pour donner le ton par ses cris aux clameurs des socialistes. Depuis deux ans surtout, il s'est posé comme un chef de parti, il passe presque tout son temps au café, à l'estaminet, dans des causeries politiques avec les exaltés du pays. C'est lui qui a été le directeur de l'ovation faite à l'ex commandant de la garde nationale condamné à l'emprisonnement pour outrages envers un magistrat. Rémond a du reste de bonnes qualité de coeur et d'esprit, on le dit sensible et généreux. La présence de Rémond a été signalée le 3 décembre à la gare de chemin de fer, auprès de l'attroupement qui a maltraité le capitaine de gendarmerie. On l'a vu au milieu des groupes qui stationnaient sur ce point, parler avec animation et accompagner ses paroles de gestes violents et passionnés. Il y a tout lieu de supposer qu'il excitait les ouvriers à résister aux agents de l'autorité. Cependant on n'a que des présomptions insuffisantes. Lorsqu'il a été arrêté le 4 décembre sur la place d'armes, il a proféré à haute voix devant la foule le cri de ""à bas l'usurpateur"".
Quelques jours après son arrestation, un ouvrier en l'apprenant dans l'arrondissement de Semur, se prit à dire devant témoin : ""c'est donc à cause de l'arrestation de M. Rémond que nous n'avons pas reçu les secours qu'il devait nous envoyer. Nous étions 500 prêts à marcher sur Dijon et nous aurions ramassé du monde en route"". Ce propos est parfaitement établi; s'il y a quelque vérité au fond, il donnerait à supposer que Rémond, personnage important du parti dans l'arrondissement de Semur, y avait préparé un mouvement dont il devait prendre la direction et qu'il y est le chef d'une société secrète. Toutefois il a été impossible d'obtenir sur ces deux poins de plus amples explications."

Grâces et commutations de peine

Grâce accordée par le chef de l’État :
Internement le 23/04/1852
Surveillance le 29/09/1854

Sources

Liste générale : Archives nationales F/7/*/2593 Dossiers de grâce : BB/22/181




Réalisation de la base de données : Jean-Claude Farcy ✝ Programmation web : Rosine Fry (2013) puis Morgane Valageas (2018) Hébergement : LIR3S-UMR 7366 CNRS uB
Référence électronique : Jean-Claude Farcy, Rosine Fry, Poursuivis à la suite du coup d’État de décembre 1851, Centre Georges Chevrier - (Université de Bourgogne/CNRS), [En ligne], mis en ligne le 27 août 2013 (adresse http://tristan.u-bourgogne.fr/Inculpes/WEB/1848_Index.html) puis le 20 juillet 2018, URL : http://poursuivis-decembre-1851.fr/index.php