Poursuivis à la suite du coup d’État de décembre 1851

Notices individuelles

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Moreau - Laurent Henry
Numéro d’ordre : 19008 - Numéro de dossier : 64

Informations personnelles

Lieu de naissance : Saulieu Côte-d’Or
Âge : 40 ans
Statut conjugal : Marié 2 enfant(s)
Domicile : Censerey, Côte-d’Or
Profession : Notaire
Type d’activité : Professions libérales
Secteur : Professions libérales

Décisions des commissions mixtes départementales et des commissions militaires de Paris

Décision de la commission mixte Côte-d’Or : Eloignement assez prolongé

Observations en liste générale : Animé des plus violentes passions. Chef du mouvement démagogique du canton.
Motifs et observations dans l’État de la commission mixte : Animé des plus mauvaises et des plus violentes passions. Cet homme est le centre du mouvement démagogique du canton. Son instruction, son intelligence l'y rendent très dangereux. Il doit être expulsé comme chef socialiste. (Procès-verbal des décisions de la Commission mixte du département de la Côte-d'Or, A.N., BB/30/400)
Notice judiciaire n° 63. N'a pas de principes d'honneur et de délicatesse bien rigoureusement arrêtés, cependant depuis qu'il est notaire, sa conduite privée n'a donné lieu à aucun reproche. N'a pas de fortune personnelle mais il s'est allié à une famille riche (on dit cette fortune assez mal acquise).
Depuis qu'il est établi dans le canton de Liernais, Moreau s'est mis à la tête de la démagogie de ce canton. En 1848, alors que personne n'y pensait, il avait établi et il présidait à Liernais un club de la pire espèce. Il avait reçu mission de démocratiser le pays et il y travaillait de son mieux. Comme récompense du soin qu'il prenait, il demandait alors une place de receveur général. La demande a été adressée au gouvernement provisoire. Il a continué de réunir autour de lui les membres les plus remuants de la démagogie dont il fait des agents de propagande.
Affilié, à ce que l'on assure, à des sociétés secrètes alors qu'il habitait Paris. Il n'existe pas de preuve de ce fait. On assure qu'étant à Paris en 1831 pour étudier le droit, aurait, à la suite d'une orgie, participé à quelque tapage dans un lieu public, puis aurait fait rébellion contre les agents de la force publique et aurait été arrêté et condamné par le tribunal correctionnel de Paris à 8 jours de prison. A raison de cette condamnation, Moreau s'est posé en 1848 comme ayant été victime de ses opinions républicaines.
Je le considère comme excessivement dangereux et comme entièrement incorrigible, je ne pense pas qu'il revienne jamais à des idées meilleures.
Moreau ne se borne pas à prêcher lui-même les maximes de désordres et les principes dont il est imbu, il s'est fait le correspondant, le distributeur des écrits démagogiques qui paraissent, tels que La Feuille du village, le Citoyen, La Voix du peuple. Il paraît même qu'il paie une partie des abonnements.
Lié intimement avec un nommé Fourchotte instituteur révoqué, et avec le sieur Matthieu huissier dont il a fait ses aides de camp, il les emploie à faire de la propagande socialiste et à recruter des affiliés.
On lui reproche dans sa vie privée un trait qui donne la mesure de sa délicatesse et de son honnêteté. S'étant livré à la dissipation et au plaisir, beaucoup plus qu'à l'étude du droit, il ne peut obtenir le grade de licencié, et ses ressources pécuniaires étant épuisées, il quitta Paris pour venir habiter Saulieu, sa ville natale. Mais comme ses père et mère étaient morts, il s'installa chez un de ses amis, qu'il aida à dissiper sa fortune, puis pour reconnaître l'hospitalité que cet ami lui avait donnée, pendant plusieurs années, il séduisit sa femme. A la suite de cette aventure, qui avait produit un certain scandale, il fut obligé de quitter Saulieu, il vint alors s'établir à Nevers, chez un de ses oncles qui lui fit suivre la carrière du notariat.
On assure qu'il se livre comme notaire à des opérations de banque et que ses affaires sont embarrassées. Toutefois malgré la surveillance dont il a toujours été l'objet, je n'ai pu acquérir aucune preuve de ces faits. Il avoue s'être occupé très activement de propagande électorale. Ne paraît pas s'être compromis dans les jours qui ont suivi le deux décembre.

Grâces et commutations de peine

Grâce accordée par le chef de l’État :
Remise le 13/04/1853

Sources

Liste générale : Archives nationales F/7/*/2593 Dossiers de grâce : BB/22/165/1




Réalisation de la base de données : Jean-Claude Farcy ✝ Programmation web : Rosine Fry (2013) puis Morgane Valageas (2018) Hébergement : LIR3S-UMR 7366 CNRS uB
Référence électronique : Jean-Claude Farcy, Rosine Fry, Poursuivis à la suite du coup d’État de décembre 1851, Centre Georges Chevrier - (Université de Bourgogne/CNRS), [En ligne], mis en ligne le 27 août 2013 (adresse http://tristan.u-bourgogne.fr/Inculpes/WEB/1848_Index.html) puis le 20 juillet 2018, URL : http://poursuivis-decembre-1851.fr/index.php