Poursuivis à la suite du coup d’État de décembre 1851

Notices individuelles

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Chevalier - Emile
Numéro d’ordre : 6711 - Numéro de dossier : 65

Informations personnelles

Lieu de naissance : Châtillon-sur-Seine Côte-d’Or
Âge : 23 ans
Statut conjugal : indéterminé
Domicile : Châtillon-sur-Seine, Côte-d’Or
Profession : Publiciste
Type d’activité : Professions libérales
Secteur : Professions libérales

Décisions des commissions mixtes départementales et des commissions militaires de Paris

Décision de la commission mixte Côte-d’Or : Eloignement de peu de durée

Motifs et observations dans l’État de la commission mixte : "Les renseignements recueillis par l'administration sur cet individu s'accordent avec la notice judiciaire qui le concerne. (Procès-verbal des décisions de la Commission mixte du département de la Côte-d'Or, A.N., BB/30/400) Notice judiciaire n° 64. La famille de Chevalier est honorable et riche, son père est à la tête d'une maison de banque. Quant à lui, c'est un mauvais sujet que quelques succès dans le journal de la localité ont enivré, que de mauvais et perfides conseils ont égaré, qu'un jugement sans instruction et sans autre guides que la passion et l'orgueil a amené à s'affubler en même temps du titre de publiciste et de la qualité d'homme politique. Il a commencé par abandonner ses études pour l'état militaire et, ne pouvant se plier aux exigences de la discipline, il n'a point tardé à demander un remplaçant. Depuis lors, les fréquentations d'Ivory et ses visites habituelles au café Jourd'heuil l'ont, sans doute, converti à un socialisme assez complet car, dans le prospectus du journal dont il se proposait d'être le rédacteur en chef, il n'était question de rien moins que de faire table rase de toutes nos institutions. Il faisait partie de la société de secours mutuels et, vraisemblablement des sociétés secrètes. Il a montré un exaltation fort vive dans la rixe du 3 décembre. Cependant on ne le considère à Châtillon que comme un jeune homme sans cervelle et sans importance; qui pourrait devenir dangereux mais qui ne l'est point encore, ou du moins qui sous la direction (malheureusement trop faible) de sa famille, peut encore se réhabiliter et reprendre non sans fruit le sentier d'une vie honnête.
Chevalier était à Montbard dans la soirée du 2 décembre lorsqu'il y appris les événements de Paris. Il prit la poste et partit pour Chatillon où il arriva vers cinq heures et demie du matin. Il se rendit immédiatement au café Jourdeuil. Il s'y trouvait à neuf heures du matin lorsque le commissaire de police vint prévenir Jourdeuil qu'on ferait fermer son café s'il y tolérait des réunions politiques. Lorsque celui-ci eut répondu au commissaire de police, Chevalier ajouta "" Je vous l'avoue, nous avons convoqué tous les démocrates; cependant, si on veut nous promettre de ne pas faire afficher la proclamation avant 5 heures du soir, heure à laquelle nous devons recevoir des nouvelles de Paris par Montbard, il n'y aura pas de réunion"".
Après le départ du commissaire de police, Chevalier se faisait remarquer parmi les plus exaltés; il pérorait avec beaucoup d'animation et par ses discours incendiaires, il s'efforçait de soulever les esprits et de les pousser à la révolte.
A onze heures du matin, Chevalier vint à la mairie avec Lambert. Ils demandèrent impérieusement à M. Couvreux, adjoint, communication de la proclamation du Président de la République. Sur le refus de M. Couvreux, ils dirent d'un ton de menace :""est-ce votre dernier mot ? - oui - eh bien ! nous aviserons"".
Chevalier fut un des premiers qui une demi heure après envahirent la salle de la mairie.
Un individu que M. Couvreux croit être Chevalier, s'approcha de lui et lui dit nous voulons les dépêches; si vous ne les remettez pas de bonne volonté nous les prendrons de force"".
Il disait encore au maire : ""nous voulons les dépêches. Je suis revenu ce matin de Montbard à franc étrier et j'ai appris de la manière la plus certaine qu'on se battait à Paris et que tout y était à feu et à sang"".
Lorsqu'on voulut arrêter Lambert, Chevalier sortit en s'écriant : ""à moi ! à moi ! on veut nous arrêter !"" et plusieurs personnes firent de nouveau irruption dans la salle.
Après le discours de Jourdeuil sur le perron de l'hôtel de ville, Chevalier qui lui avait donné le texte de la constitution que son émotion l'avait empêché de lire lui-même, s'agitait violemment en criant : ""arrivez ! arrivez !"".
Chevalier faisait partie de la députation qui se rendit le soir à la mairie.
Après cette démarche lorsque la proposition faite au café Jourdeuil de réunir des hommes de garde eut été agréée, Chevalier fit prêter serment que si un des hommes composant le poste était arrêté ses camarades le défendraient. Il est de ceux qui ont passé la nuit chez d'Ivory.
Il ne nie aucun des faits. Il ne répond que par des généralités et des sentences. Il persiste à approuver le discours de Jourdeuil sur le perron de la mairie."

Grâces et commutations de peine

Sources

Liste générale : Archives nationales F/7/*/2589




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Référence électronique : Jean-Claude Farcy, Rosine Fry, Poursuivis à la suite du coup d’État de décembre 1851, Centre Georges Chevrier - (Université de Bourgogne/CNRS), [En ligne], mis en ligne le 27 août 2013 (adresse http://tristan.u-bourgogne.fr/Inculpes/WEB/1848_Index.html) puis le 20 juillet 2018, URL : http://poursuivis-decembre-1851.fr/index.php